les sumos...........
« Rares sont les étrangers qui ont eu le privilège d'assister aux keikos, et j ai pu y assister avec Bénédicte! grâce à Catsof; ces entraînements matinaux ont lieu dans les heya (confréries)
Là, j ai un peu mieux compris la nature du sumo, qui n'est pas un «combat de types obèses aux chignons gominés», comme certains voudraient le croire, mais un sport millénaire aussi codifié que sa brutalité est maîtrisée. Je l'ai découvert au lever du soleil, au cœur d'une heya où s'entraînent dans le froid une dizaine de colosses que seule une ceinture habille; les sumos ont ils un sexe? Dès le réveil, ils torturent longuement leur corps par des assouplissements extrêmes, progressant dans la souffrance jusqu'aux douleurs sourdes de l'affrontement. Ils ont tous les âges, tous les poids, toutes les tailles, attendant sagement leur tour sur les bords du dohyô, cercle sacré en terre de 4,50 mètres de diamètre. A peine un lutteur a-t-il perdu que les autres se précipitent vers le gagnant telle une nuée au cri de «watashi » (à moi).
On se salue,on s'accroupit, les crânes se heurtent, le souffle est court, les corps sont nobles et parfois très beaux. Les oreilles droites, point d'impact des combattants, sont tuméfiées. Beaucoup d'articulations sont bandées, les mains et les pieds protégés par du sparadrap. Les nez saignent, tachant la poussière. On tombe sans honte, on se salue une dernière fois,il faut tenir se surpasser. Dignité, gloire et richesse sont à ce prix. »